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Décès de René Hivon, figure marquante de la pédagogie universitaire

Il était considéré comme l'un des pères de la pédagogie par projet et par problèmes qui a fait la réputation de l'UdeS

René Hivon est décédé le 22 mai.
René Hivon est décédé le 22 mai.

12 juin 2008

L'Université de Sherbrooke est en deuil d'un professeur et d'un homme exceptionnel. René Hivon, figure marquante de la pédagogie universitaire au Québec et ailleurs, est décédé le 22 mai. Professeur émérite de la Faculté d'éducation, René Hivon a contribué de façon exceptionnelle et soutenue au développement de la pédagogie universitaire. Docteur d'honneur de la Faculté de médecine de l'Université de Bretagne occidentale, il est l'un des pionniers des approches pédagogiques mises de l'avant notamment à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'UdeS.

Au cours de sa longue carrière à l'Université, René Hivon a également été conseiller pédagogique à la Faculté de génie. Il a obtenu de nombreuses subventions d'organismes canadiens et européens pour réaliser des travaux dans le domaine de la formation professionnelle en pédagogie universitaire. Ses recherches et ses actions ont eu un impact majeur sur la formation de nombreux étudiants et étudiantes de médecine, de génie et d'éducation, chez nous et ailleurs. Encore tout récemment, il remportait un Prix de la ministre de l'éducation en pédagogie universitaire.

Dans un éloge rendu en 2004, la doyenne de la Faculté d'éducation, Céline Garant, saluait René Hivon comme un homme «affable, généreux, enthousiaste, visionnaire, tantôt provocateur mais surtout passionné, une personne dont les qualités humaines ont fait de lui un professeur de haut niveau, que nous avons appelé émérite».

Rappelant que la pédagogie par problèmes à la Faculté de médecine et la pédagogie par projets à la Faculté de génie sont deux approches pédagogiques qui constituent des fleurons dont l'UdeS s'enorgueillit, la doyenne poursuivait : «C'est sans aucun doute au professeur Hivon que nous devons la paternité de la mise en œuvre de ces pédagogies avant-gardistes, constituant de véritables changements majeurs et novateurs.»

Avec des collègues de la Faculté de médecine, il a présidé à l'une des plus grandes réformes de l'histoire de l'éducation médicale en délaissant l'image du médecin savant pour en faire un médecin professionnel expert en résolution de problèmes complexes, aux dires de Martine Chamberland, professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé, et considérée comme sa «fille professionnelle».

Céline Garant a même eu le plaisir, en entrant en poste comme nouvelle professeure en 1993, de se joindre à son équipe : «Quel exemple de rigueur et de passion il a su insuffler au cours de ma première année comme professeure à la Faculté d'éducation. Cela a sans aucun doute influencé la suite de ma carrière.»

Jeter un regard sur le parcours de ce professeur au cours des 40 dernières années, c'est donner un accès privilégié à l'histoire même de la Faculté d'éducation, voire de l'Université de Sherbrooke. Notamment, au début des années 70, René Hivon devint à 36 ans l'un des plus jeunes doyens de l'histoire de l'Université. À ce titre, il a proposé et instauré de façon systématique l'utilisation du plan de cours dans toutes les activités pédagogiques.

«Nous pourrions dire de lui qu'il était une encyclopédie vivante, mais il était surtout un érudit capable de mobiliser les gens autour de projets, capable de rendre accessible un savoir savant», renchérit Céline Garant.

Parents et amis ont salué le départ de René Hivon le 25 mai lors d'une cérémonie d'adieu à Sherbrooke. La communauté universitaire transmet à son tour ses condoléances à la famille et aux proches de ce grand bâtisseur.

Un résumé d'Isabelle Huard et Robin Renaud